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Welkom in Utrecht
4 octobre 2008

Une maison typique hollandaise... aux couleurs de l'Auberge Espagnole

Utrecht_014         Briques rouges et grandes fenêtres donnant sur la rue, c'est ainsi que se caractérisent les maisons d'Utrecht.
Celle-ci est divisée en 4 appartements, dont un que je partage avec une colocataire, Eda, une physicienne albanaise de 33 ans vivant à Hambourg avec son mari.
Au-dessus vivent Ciara et Matthew, deux étudiants respectivement irlandaise et anglais.

Comme dit ma cousine Aurore, ça fait un peu Auberge Espagnole!!!
Mais savez-vous d'où vient le titre de ce film? Cédric Klapisch ne l'a pas inventé; en effet, le dictionnaire Larousse définit une Auberge Espagnole comme « un lieu où l’on ne trouve que ce qu’on apporte »...
Personnes venant de tous horizons, nous avons dans l'espoir d'apprendre de l'autre, lui aussi Européen, et pas si différent, bien au contraire...

J'ai eu la chance de rencontrer Cédric Klapisch en 2005, 6 mois après l'échec du référence sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Il exprime très justement cette idée d'Europe du partage; je vous laisse lire l'interview:

AD: Comment vous est venue l’idée de tourner « L’Auberge Espagnole »
CK: L’idée est venue grâce à ma petite sœur qui est partie à l’étranger dans le cadre d’Erasmus (comme Xavier, le personnage principal de « L’Auberge »). Je suis parti la voir une semaine, dans un appartement qu’elle co-louait avec cinq ou six personnes… Ils étaient de nationalités différentes, parlaient des langues différentes, et je me suis dit que ça ferait un bon sujet de film. Et je l’ai réalisé sept, huit ou dix ans plus tard.
A l’époque, il y avait l’émergence d’une nouvelle génération, d’une Europe loin de la politique, de la colocation comme nouveau phénomène et de l’idée du partage.

AD: A la fin du film, Xavier s’identifie aux autres protagonistes qui sont tous de nationalités différentes, mais tous européens. Pensez-vous réellement qu’il existe une réelle identité européenne ? Et vous, vous sentez-vous européen ?
CK: Je me sens citoyen du monde, plus que citoyen européen. Xavier, comme ses colocataires, savait que tout finirait un an plus tard ; il s’est rendu compte qu’il était comme eux. Et il s’agit plus d’une réflexion humaine.
L’Europe est juste une étape de la mondialisation, et pas seulement économique, mais pour tous les gens d’autres pays.

AD: A une question posée par un animateur de télévision, vous avez répondu que vous aviez « fabriqué »  un concentré d’Europe en réalisant « L’Auberge ». Mais selon vous, une Europe essentiellement basée sur l’amitié et l’échange de cultures ne serait-elle pas possible, au-delà des relations économiques et politiques déjà existantes?
CK: Il ne s’agit pas d’une histoire d’amitié, puisque ce n’est qu’une cohabitation éphémère. C’est une chose assez compliquée à décrire, mais le problème n’est pas d’être amis, mais de se connaître. Attention, on n’est pas obligé d’être pareil… Ce qu’il faut, c’est plus de respect, apprendre à vivre ensemble. C’est une image fantastique des relations humaines. Il faut accepter les différences de chacun, et de ce fait nous sommes obligés de s’accorder de la différence de l’Europe.

AD: Quelles sont donc vos impressions sur le projet de constitution européenne et sur le référendum du 29 mai 2005 ?
CK: On parle toujours de l’Europe politique de Bruxelles, issue d’une volonté politique, mais elle ne représente pas ce qui se passe en réalité. En fait, il y a deux mondes différents : celui de Bruxelles et celui de la réalité. L’échec du référendum est un échec de Bruxelles, mais pas celui de l’Europe.
Car pour moi, la vraie réussite de l’Europe se trouve dans les relations de paix entre la France et l’Allemagne, loin des conflits d’il y a cinquante ans. Il faudrait non pas de l’amitié mais un état loin de la guerre.

AD: On cite votre film et ses dialogues dans des émissions politiques. Pensiez-vous que votre film aurait un tel impact sur les mentalités, et particulièrement sur celles de la jeune génération ?
CK: C’est très troublant ; quand j’ai tourné le film, je n’aurais jamais pensé à l’influence qu’il aurait. A l’époque, personne ne connaissait Erasmus.
En fait, beaucoup de gens ont connu cette expérience, pas forcément avec Erasmus, même dans le cadre de leur entreprise, en s’exilant un, deux ou six mois à l’étranger.
Et puis, à l’époque de sa sortie, le film était un des premiers à parler de ce sujet, alors que la vie devient de plus en plus internationale, et le nombre d’étudiants Erasmus a doublé un an après. Je suis content que mon film ait eu un impact sur la vie politique et sociale. […]
Après mon service militaire, j’aurais voulu qu’on m’envoie d’office à l’étranger. Et je trouve qu’on devrait obliger les jeunes de 18 ans à s’expatrier. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait plus tard, pendant deux ans. […]
Le film a eu un rôle de publicité, et beaucoup de gens m’ont dit qu’ils étaient partis à l’étranger après avoir vu « L’Auberge Espagnole ».

AD: Et ça se comprend! Une Europe comme la vôtre, on en rêve tous!
CK : J’ai hérité des années 70, de l’idée qu’il fallait rendre nos rêves concrets. Et c’est en luttant pour les réaliser, que l’on parvient à construire…

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Commentaires
G
oh ma petite audrey, je me souviens de cette interview!! tu peux etre fière de toi, en tout cas moi je le suis!!<br /> je te fais de gros bisous
A
Je suis contente de voir que tu as pris ta cousine pour référence .... et oui la cousine Aurore c'est moi !!<br /> Je tiens à dire que je suis fière de toi ma puce, cet article est très bien fais, tu es une super futur journaliste !! bisous
P
Au fait comment les espagnols désignent-ils ce type de relation.<br /> Ne seait-ce pas, par harsard, Nederlands hostel!!!
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